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LITTÉRATURE FRANÇAISE
21 août 2014

Je suis très sensible'' de Isabelle Minière
impurs 1 seule'' En apparence, Grégoire est un type normal, il aime son boulot, se coucher tôt, aller au cinéma. Il vit avec Agathe, professeur de philo, et ils semblent heureux ensemble. Parfois, il a des réactions bizarres, il n’est pas « comme les autres ». Pour Agathe, c’est ce qui fait son charme. Le décès soudain du président de la République, l’interdiction du film les Bêtes sauvages, l’apparition de Vivien, un collègue d’Agathe, viennent désorganiser l’univers de Grégoire. Son regard innocent, sa façon de voir les choses et les êtres sont mis à mal. Tout bascule. Avec des mots simples, Isabelle Minière nous fait peu à peu entrer dans un monde intérieur bien singulier. L’humour de Grégoire est le plus souvent involontaire ; oui, en effet, Grégoire est très sensible, et très attachant. C’est un personnage bouleversant qui intrigue son entourage et donne du monde une perception inattendue et fascinante.

Isabelle Minière est née au Mali. Elle a passé son enfance près d’Orléans, fait ses études à Tours et à Paris où elle vit aujourd’hui ; elle est psychologue et hypnothérapeute. Elle écrit des romans, des nouvelles, et des livres pour la jeunesse.

4 septembre 2014
Aÿmati de Béatrice Castaner (premier roman)

impurs 1 seuleAÿmati, jeune femme de trente mille ans, vit sur le continent européen. Mära, elle, va naître en Amérique du Nord. Elles sont les dernières représentantes de leur espèce, néandertalienne pour l’une, sapiens pour l’autre. Aucun lien entre elles, à l’exception d’une statuette en ivoire, mais Aÿmati va transmettre à Mära une part de sa compréhension du monde, pour l’accompagner jusqu’à sa dernière demeure, près d’un fleuve. De nos jours, Gabrielle, archéologue française, au coeur du récit, constitue l’articulation entre les deux époques si distantes des deux femmes. Elle travaille en équipe avec Myn, archéologue chinois de renommée internationale, créateur de Salongapan, camp africain de recherches en primatologie. C’est par lui que Mära et Aÿmati seront reliées.
À travers différents récits qui s’entrecroisent et s’interpénètrent en miroirs, Béatrice Castaner aborde ici, avec une originalité de construction et une virtuosité d’écriture étonnantes, les questions essentielles de la transmission, notamment à travers l’art. Et pose la question de ce qui restera de nous, derniers représentants du genre humain, lorsque notre espèce aura disparu.

Béatrice Castaner est née en 1961 à Limoges où elle vit et travaille aujourd’hui. Elle a fait des fouilles archéologiques et du théâtre. Elle est secrétaire générale du festival des Francophonies en Limousin.


LITTÉRATURE ÉTRANGÈRE
21 août 2014

Les ongles de Mikhaïl Elizarov (Ukraine)
impurs 1 seule Bakatov et Gloucester grandissent dans un orphelinat pour enfants handicapés. Le premier a le crâne difforme, le second est bossu. Moqueries, insultes, humiliations sont leur lot quotidien.
On leur permet malgré tout, un jour, d’entrer dans la vie active. Bakatov devient plombier, Gloucester pianiste, il a la bosse de la musique, un vrai Mozart ! Or, Bakatov, depuis son enfance, se laisse pousser les ongles, les ronge et, avec force incantations secrètes, manifeste d’étranges pouvoirs...
Sous l’influence de Limonov ou Sorokine, Elizarov offre une évocation picaresque et hallucinée du monde né de la dé-soviétisation. Les vingt-quatre étapes de ce parcours initiatique lâchent les deux gamins dans les soubassements d’une mégalopole livrée au règne de la grande débrouille. Splendeur de l’écriture, richesse métaphorique constante, justesse assassine des notations, tout dans ce bref et magistral premier roman tient le lecteur en haleine jusqu’à la dernière ligne.
Une des poétisations les plus originales, captivantes et sombres de la Russie de la « transition » entre périodes soviétique et actuelle.

Mikhaïl Elizarov est né en 1973 dans la région de Kharkov, en Ukraine. Écrites en Allemagne où il réside de 2001 à 2007 pour de brèves études de cinéma, ses premières œuvres proclament haut et fort la mort de l’homo sovieticus. Il s’emploie à mettre au jour le décalage flagrant et pathétique entre une culture apprise et le monde actuel.

4 septembre 2014