Au_jardin_des_fugitifs.jpgCeridwen Dovey balance toujours entre son pays natal (l'Afrique du Sud) son pays d'étudiante (les USA) et son pays d'adoption (l'Australie). D'alleurs, depuis Les liens du sang elle est passée de traduite de l'Anglais (Afrique du Sud) à traduite de l'Anglais (Australie) dans Au jardin des fugitifs chez son éditeur français. C'est dire si le flou règne avec Ceridwen Dovey.

Au jardin des fugitifs est une réflexion délicate sur la culpabilité et la honte autour de deux personnages : Royce, un Américain riche et vieux, mais incapable d'exprimer ses sentiments à la femme qu'il aime (Kitty) et de l'autre Vita, une jeune femme perdue entre ses études de cinéma, ses racines sud-africaines et ses envies les plus profondes. Ils se sont croisés quelques temps, ne se sont pas aimés mais décident de renouer grâce à une correspondance épistolaire dans laquelle chacun livrera ses secrets, ses échecs et ses ambitions inavouables.

Au jardin des fugitifs est une ballade brillante et érudite qui nous emmène entre Pompéi et ses souvenirs fixés à jamais, le Cap et sa bouillonnante jeunesse post Apartheid et enfin les USA et ses richissimes fondations. Enfin, les deux voiles qui se lèvent sur la vie des deux personnages soulèvent aussi la difficulté de chacun à se délivrer de ses secrets.

Au Jardin des fugitifs
Ceridwen Dovey
Héloïse d'Ormesson
Traduit de l'Australien par Josée Kamoun
383 pages, 22€
Parution le 24 janvier 2019

Article publié le 19 janvier 2019