Berytus.jpgBoutros est gardien dans un cinéma abandonné de Beyrouth. Un jour il aperçoit une ombre, croit reconnaître un enfant et lui court après, mais Boutros tombe alors au fond d’un trou, se blesse, s’évanouie. Il se réveille des heures, des jours ou des mois plus tard – il n’en sait rien - dans une cité souterraine, habitée par d’étranges personnages qui ne parlent qu’en chuchotant, se déplacent dans le plus grand silence et se nourrissent uniquement ou presque de poissons bouillis. Ils sont des milliers là-dessous, sous Beyrouth. Pendant les mois de sa convalescence, Boutros va découvrir cette étrange société.

Rabee Jaber nous offre un conte oriental à sa façon : Beyrouth sous Beyrouth, ou une ville silencieuse sous une ville bouillonnante de vie depuis des millénaires et régulièrement épuisée par les guerres. Une cité souterraine calme, mais pétrifiée à chaque tremblement de terre provoqué par les bombes, les chars ou un vrai tremblement de l’écorce terrestre qui cause autant de dégâts qu’au-dessus ou presque.

Plus on s’approche de la fin du roman, plus on se rapproche de la surface. À moins que ce ne soit Rabee Jaber qui ne sorte tout doucement de son rêve pour revenir à la réalité de sa ville. Une surface qui apparaît toujours menaçante ou le retour à la réalité sera craint. Berytus, une ville sous terre est une bulle de sérénité, de calme et de silence, le portrait d’une cité rêvée par Rabee Jaber faite de songes et d’espoirs.

Berytus, une ville sous terre
Rabee Jaber
Gallimard
Coll. du monde entier
2009.

Article publié le 25 mai 2009.