Quand la parole attend la nuit.jpg RENTRÉE 2019
LITTÉRATURE FRANÇAISE
Le 22 août 2019
Patrick Autréaux
Quand la parole attend la nuit
RÉSUMÉ : Dans cet entre-temps qui sépare la chute du mur de Berlin et celle des Twin Towers, il y eut une époque, bouclant le siècle dernier, qui aura semblé à beaucoup en suspens. Solal fait alors ses études de médecine. Mais sa jeunesse est inquiète. Témoin de parents qui se déchirent, il connaît lui aussi les joies et désillusions du premier amour. Devenu interne aux urgences psychiatriques, il apprend au fil des nuits de garde à écouter, à ne plus avoir peur, à accepter parfois son impuissance. Roman d’apprentissage, d’initiation amoureuse, Quand la parole attend la nuit éclaire les méandres de ce labyrinthe où l’on prend conscience que l’on est bien plus que soi. Depuis longtemps, je voulais éclairer le versant intime que peuvent être des études de médecine, et surtout la pratique des urgences, quand les frontières sont bousculées et que l’on prend conscience de ce que signifie être humain. En esquissant ce mandala de la nuit, j’ai écrit un roman sur l’amour. Pour écrire il faut être un peu myope. Sinon on manque sa cible. Un livre est cet autre monde qu’on découvre sans l’avoir cherché.

L'AUTEUR : Patrick Autréaux est né en 1968. Il a exercé la psychiatrie d’urgence jusqu’en 2006. Auteur d’une dizaine d’ouvrages et de nombreux articles sur l’art et la littérature, il vit entre Paris et Cambridge, aux États-Unis. En résidence à l’université de Boston en 2018 et 2019, il y a créé son séminaire de littérature : « Through a writer’s eye_


Avant que j’oublie.jpg Le 22 août 2019
Anne Pauly
Avant que j’oublie
RÉSUMÉ : Il y a d’un côté le colosse unijambiste et alcoolique, et tout ce qui va avec : violence conjugale, comportement irrationnel, tragi-comédie du quotidien, un « gros déglingo », dit sa fille, un vrai punk avant l’heure. Il y a de l’autre le lecteur autodidacte de spiritualité orientale, à la sensibilité artistique empêchée, déposant chaque soir un tendre baiser sur le portrait pixelisé de feue son épouse ; mon père, dit sa fille, qu’elle seule semble voir sous les apparences du premier. Il y a enfin une maison, à Carrières-sous-Poissy et un monde anciennement rural et ouvrier. De cette maison, il va bien falloir faire quelque chose à la mort de ce père Janus, colosse fragile à double face. Capharnaüm invraisemblable, caverne d’Ali-Baba, la maison délabrée devient un réseau infini de signes et de souvenirs pour sa fille qui décide de trier méthodiquement ses affaires. Que disent d’un père ces recueils de haïkus, auxquels des feuilles d’érable ou de papier hygiénique font office de marque-page ? Même elle, sa fille, la narratrice, peine à déceler une cohérence dans ce chaos. Et puis, un jour, comme venue du passé, et parlant d’outre-tombe, une lettre arrive, qui dit toute la vérité sur ce père aimé auquel, malgré la distance sociale, sa fille ressemble tant.

L'AUTEUR : Née en 1974 en banlieue parisienne, Anne Pauly vit et travaille à Paris.


Le roman noir de l'histoire.jpg Le 3 octobre 2019
Didier Daeninckx
Le Roman noir de l’Histoire
RÉSUMÉ : Écrites au cours des quarante dernières années, les 76 nouvelles qui composent Le Roman noir de l’Histoire retracent, par la fiction documentée, les soubresauts de plus d’un siècle et demi d’histoire contemporaine française. Classées selon l’ordre chronologique de l’action, de 1855 à 2030, elles décrivent une trajectoire surprenante prenant naissance sur l’île anglo-normande d’exil d’un poète, pour s’achever sur une orbite interstellaire encombrée des déchets de la conquête spatiale. Les onze chapitres qui rythment le recueil épousent les grands mouvements du temps, les utopies de la Commune, le fracas de la chute des empires, les refus d’obéir, les solidarités, la soif de justice, l’espoir toujours recommencé mais aussi les enfermements, les trahisons, les rêves foudroyés, les mots qui ne parviennent plus à dire ce qui est… Les personnages qui peuplent cette histoire ne sont pas ceux dont les manuels ont retenu le nom, ceux dont les statues attirent les pigeons sur nos places. Manifestant mulhousien de 1912, déserteur de 1917, sportif de 1936, contrebandier espagnol de 1938, boxeur juif de 1941, Gitan belge en exode, môme analphabète indigène, Kanak rejeté, pros­­­tituée aveuglée, sidérurgiste bafoué, prolote amnésique, vendeuse de roses meurtrière, réfugié calaisien, ils ne sont rien. Et comme dit la chanson, ils sont tout.

L'AUTEUR : Né en 1949, à Saint-Denis, Didier Daeninckx a exercé pendant une quinzaine d’années les métiers d’ouvrier imprimeur, animateur culturel et journaliste localier. En 1984, il publie Meurtres pour mémoire dans la « Série noire » de Gallimard. Il a depuis fait paraître une trentaine de titres qui confirment une volonté d’ancrer les intrigues du roman noir dans la réalité sociale et politique. Plusieurs de ses ouvrages ont été publiés dans des collections destinées à la jeunesse (Syros-Souris Noire, « Page blanche » chez Gallimard, Flammarion). Il est également l’auteur de nombreuses nouvelles qui décrivent le quotidien sous un aspect tantôt tragique, tantôt ironique, et dont le lien pourrait être l’humour noir. Il a obtenu de nombreux prix (Prix populiste, Prix Louis-Guilloux, Grand prix de littérature policière, Prix Goncourt du livre de jeunesse…), et en 1994, la Société des Gens de Lettres lui a décerné le Prix Paul Féval de Littérature Populaire pour l’ensemble de son œuvre.


Les Hommes d’août.jpg LITTÉRATURE ÉTRANGÈRE
Le 5 septembre 2019
Sergueï Lebedev
Les Hommes d’août
Traduit du russe par Luba Jurgenson
RÉSUMÉ : Août 1991. Des communistes de la vieille garde opposés aux réformes de Gorbatchev tentent un coup d’État. Porté au pouvoir par la tourmente, Boris Eltsine reprend le contrôle du pays, qui ne tardera pas à se disloquer. À Moscou, devant le bâtiment qui abritait la police politique, la statue de Dzerjinski, symbole de soixante-dix ans de répression, est déboulonnée. « On partageait alors tous l’impression que le nouveau pays naissait ici et maintenant. Nous y étions déjà, il suffirait d’un petit effort pour nous débarrasser de notre triste et sombre héritage. Il suffirait de dire la vérité sur le passé, et l’erreur ne se reproduirait plus, l’histoire prendrait une voie nouvelle. » Le héros, en quête de ses racines, part à la rencontre de ces fantômes et de leurs vérités dérangeantes, antagonistes et dangereuses pour les vivants. Il sillonne les contrées dévastées de l’ex-URSS, véritable voyage dans l’au-delà, mais un au-delà bien réel où les injustices anciennes ont pavé le chemin des violences futures. Bientôt, les guerres de Tchétchénie sonneront le glas de l’illusion démocratique et de la communauté des « hommes d’août » née sur les ruines du communisme. De fait, loin d’avoir disparu, Dzerjinski continue d’exercer une emprise sur le pays. Roman d’aventure ? Roman policier ? Récit fantastique ? Lebedev réaffirme son talent de conteur dans cette fresque où le collectif se mêle à l’intime. Les vestiges se transforment en prémonitions, et les espaces russes se déploient, entre histoire et hallucination.

L'AUTEUR : Sergueï Lebedev, né en 1981, vit à Moscou où il travaille comme journaliste. Il a participé à plusieurs expéditions géologiques vers le nord de la Russie, au cours desquelles il a découvert des vestiges de camps du Goulag. Cette rencontre avec les traces de la terreur stalinienne a nourri sa création littéraire. La Limite de l’oubli est son premier roman.


La Jumelle H.jpg Le 5 septembre 2019
Giorgio Falco
La Jumelle H
Traduit de l’italien par Louise Boudonnat
RÉSUMÉ : Par les voix alternées des sœurs jumelles Hilde et Helga le roman évoque la vie d’une famille allemande depuis le Troisième Reich jusqu’aux années 2000. Hans Hinner, le père des jumelles, est un nazi bon teint : après une vie bonhomme et productive sous le Reich (journaliste il collabore activement à l’idéologie hitlérienne), il quitte l’Allemagne de l’après-guerre pour reprendre sur les côtes italiennes de Romagne une petite pension de famille qu’il rendra florissante. Ce n’est pas un monstre, sinon banal, qui s’installe à Milano Marittima, mais un homme gris, comme les uniformes de la terreur, comme la plage qui s’étend jusqu’à la mer, comme la mer qui s’étend jusqu’à l’horizon, comme les vies que rien ne distingue. Comment, alors, vivre une histoire en son nom propre ? Hilde et Helga tentent chacune à sa manière de se dégager, d’écrire sa propre histoire, mais un H les rattrape dont l’ombre portée les précède et les suit ; le H de l’histoire. La Jumelle H est le premier roman de Giorgio Falco traduit en français.

L'AUTEUR : Giorgio Falco est né à Abbiategrasso, Milan, en 1967. Auteur de nouvelles et de romans, il écrit régulièrement dans les pages culturelles de La Repubblica et collabore à plusieurs revues.


Le Livret du pupille Jean Genet.jpg Le 25 septembre 2019
Josef Winkler
Le Livret du pupille Jean Genet
Traduit de l’allemand (Autriche) par Bernard Banoun
RÉSUMÉ : Ni récit autobiographique, ni essai critique, ce livre est un témoignage de reconnaissance de Josef Winkler à l’égard de Jean Genet pour le rôle fondamental qu’il a joué dans sa création. C’est une percée sensible dans le monde imaginaire qui les rapproche. La lecture de Genet fut pour le jeune écrivain autrichien une révélation et une planche de salut – « la hache pour briser la mer gelée qui est en nous » dont parle Kafka dans une célèbre lettre. Au fil des chapitres, Winkler évoque les puissants effets de la lecture et ce qu’il y a trouvé de lui-même : la marque funeste du catholicisme, le goût de la théâtralité, la marginalité, la violence des métaphores, la prédilection pour les proscrits et les réprouvés. Les phrases entrelacées des deux écrivains composent un récit d’initiation qui donne aux deux œuvres un tranchant que rien ne saurait émousser.

L'AUTEUR : Josef Winkler est né le 3 mars 1953 à Kamering, un hameau des Alpes de Carinthie, dans le sud de l’Autriche, dans la vallée de la Drave. Il partage sa vie entre ce village, où il a grandi dans une famille de paysans et qui constitue le décor principal de la plupart de ses livres, et de nombreux séjours en Italie, notamment à Rome.


Les textes sont de l'éditeur.