Paolo_Uccello_visuel_-_copie.jpg RENTRÉE 2017 Les éditions de l'Imprimerie Nationale poursuivent leur diffusion du patrimoine pictural italien. Cet automne, c'est Paolo Uccello (Florence, 1397 - 1475, Florence) qui est à l'honneur. Il vit à une époque considérable ou Florence domine le monde des arts avec l'architecte Filipo Brunelleschi (1377-1455), le sculpteur, orfèvre et architecte Lorenzo Ghiberti (1378-1455), les peintres Pierro Della Francesca (1415-1492) et Fra Angelico (1400-1455) ou encore le sculpteur Donatello (1400-1455). Surnommé "l'oiseau" en référence à sa passion pour les oiseaux, Paolo Uccello n'est pas tombé tout petit dans la peinture. En effet, il était dans l'atelier de Lorenzo Ghiberti dès l'âge de 10 ans. Or, Ghiberti est l'un des grands artistes du début de la Renaissance, reconnu notamment pour les 2e et 3e portes en bronze du baptistère de Florence. Puis, Uccello travailla dans l'orfèvrerie, la marqueterie et la mosaïque.

Tous ces artistes inondent Florence de leurs talents notamment dans le baptistère et la Cathédrale Santa Maria del Fiore. Au milieu, Paolo Uccello cherche sa voie. Il séjourne ainsi à Venise entre 1425 et 1430 comme mosaïste à la basilique Saint-Marc. Mais son véritable talent - son obsession même - réside dans la perpective dont il donne une leçon magistrale dans la fresque du "Monument équestre de John Hawkwood" (1436, cathédrale de Florence). Son œuvre la plus célèbre étant "La Bataille de San Romano" du 11 juin 1432 où s'affrontèrent Florentins et Siennois. Pour l'anecdote, cette œuvre en trois panneaux est dispersée dans trois musées - la National Gallery, le Louvre et les Offices. S'il peint moins durant la deuxième partie de sa vie, il demeure passionné par la perspective et la mise en relief.

Si ses commanditaires étaient de riches marchands florentins ainsi que les grands ecclésiastiques de la cité toscane, ce qui prouve sa reconnaissance par les amateurs d'arts, il est certain que le portrait définitif que fit de lui Vasari l'enferma dans l'anonymat pour plusieurs siècles. En effet, le biographe des peintres n'a jamais supporté le temps perdu à travailler sa perpective plutôt que sa peinture. Car, en ce début de 15e siècle "la perspective constitue un problème et un but non essentiel". Seul Paolo Uccello s'obstine, les autres et notamment Pierro Della Francesca s'en affranchissent bien volontiers.

Si Paolo Uccello a eu du mal à exister pendant plus de 500 ans, le XXe siècle lui donnera une revanche (plus que) posthume. En effet, son talent plus intellectuel que pictural est entièrement reconnu et on en fait le "précurseur génial et involontaire des avant-gardes du XXe siècle". Ce splendide ouvrage est la preuve que l'obstination peut-être récompensée, même 640 ans après sa mort. Un hommage au talent de peintre d'un des piliers de la Renaissance florentine au même titre que Donatello, Fra Angelico et Masaccio. Paolo_Uccello__Presentation_de_la_Vierge_au_Temple__fresque__cathedrale_de_Prato___2_.jpg

Paolo Uccello
Mauro Minardi
Imprimerie nationale
traduit de l'italien par Anne Guglielmetti
28,0 x 33,0 / 368 pages
prix : 140€
Octobre, 2017

Crédits photos : Paolo Uccello, Présentation de la Vierge au Temple, fresque, cathédrale de Prato / © 2017, Foto Scala, Florence

Billet publié le 27 décembre 2017