logo5.jpg RENTRÉE 2012 C’est devenu une habitude, la rentrée littéraire est une nouvelle fois engagée sur fond de crise économique, de changement politique et d’incertitudes éditoriales. Pourtant, les éditeurs ont une nouvelle fois franchit l’obstacle de la morosité ambiante pour nous proposer des textes de grande qualité. Les lecteurs feront-ils de même ou continueront-ils à fréquenter les librairies « juste pour jeter un œil » aux nouveaux romans ?

Car des bons livres, il y en a ! Un premier roman comme La Déesse des petites victoires de Yannick Grannec ne peut que nous ravir. En effet, on découvre un auteur puissant, efficace et qui sait raconter une histoire. Sex toy de Jean-Marie Gourio est effrayant par son sujet – des collégiens accrocs à l’alcool et à Internet tellement perturbés qu’ils confondent virtuel et réel - mais son style percutant ne nous fait pas décrocher une seconde. On est aussi envouté par la puissance lyrique de Laurent Gaudé avec Pour seul cortège. En littérature étrangère, l’italien Niccolo Amaniti est époustouflant dans Moi et toi et l’anglais Tom McCarthy nous livre avec C un roman riche.

Place aux femmes. Trois parmi tant d’autres, trois au-dessus des autres. Tout d’abord madame Toni Morrison, prix Nobel 1993 et conscience littéraire des États-Unis, publie Home (éd. Bourgois) et déchire doucement mais surement l’image trop lisse des années 50 qui cache la ségrégation. La britannique J.K. Rowling change de classe et quitte Harry Potter pour le monde des adultes avec la publication de Une place à prendre (éd. Grasset, 27 septembre). Enfin la britannique E.L. James, auteur de Cinquante nuances de Grey (éd. Lattès, 17 octobre) qui enflamme les lectrices -plus de cinquante millions d’exemplaires vendus- avec un roman érotique grand public. Fera-t-elle mieux que les 600 000 exemplaires de « La Vie sexuelle de Catherine M. » de Catherine Millet (Seuil, 2001) ?

Quid des prix littéraires ? La maison du Seuil pourrait signer sa résurrection en décrochant le prix Goncourt. En effet deux titres Le Terroriste noir de Tierno Monénembo (1) et Peste & Choléra de Patrick Deville (2) sont retenus sur la première liste. Le Seuil n’a plus reçu le plus prestigieux prix littéraire français depuis son doublé en 1987 avec Tahar Ben Jelloun pour La nuit sacrée et 1988 avec L'exposition coloniale de Erik Orsenna.

Enfin, l’immense Salman Rushdie publie ses mémoires chez Plon (le 20 septembre en sortie mondiale) sous le titre Joseph Anton. Dans son ombre, Philip Roth est de plus en plus petit…

Bonne rentrée à tous !

Édito publié le 7 septembre 2012.